Le temple de Philae
Parmi les îles granitiques de la première cataracte, un peu au sud de la ville d’Assouan, se dresse le domaine de la
déesse Isis, que l’on qualifie souvent comme étant la "Perle de l’Égypte".
Bien que le culte d’Isis se perde dans les origines de la civilisation pharaonique, l’édification de ce sanctuaire est très tardive. Mis en chantier par Nectanébo Ier (XXXe dynastie) et ensuite
agrandi par les Ptolémées et les Romains, il sera le dernier bastion de la religion égyptienne. Ce n’est qu’en 540 de notre ère, que l’empereur byzantin Justinien, fera fermer le temple et arrêter
les prêtres. À cette époque, le temple était alors fréquenté par les Blemmyes, redoutables tribus nubiennes, qui venaient encore y vénérer la déesse Isis. Ce décret sonna le glas de la civilisation
de l’Égypte ancienne car, plus personne n’était encore capable de déchiffrer les hiéroglyphes. Les chrétiens s’installeront ensuite sur l’île et transformeront les sanctuaires en églises qui
resteront en activité jusqu’au XIIIe siècle.
À son apogée, le site accueillait de nombreux pèlerins qui venaient vénérer la Grande Magicienne dont le culte se répandit jusqu’aux confins de l’Empire, en Gaule notamment. Selon la légende, Isis
veillait depuis Philae sur le tombeau de son frère et époux Osiris, construit sur l’île voisine de Biggeh.
Connu des gens du pays comme étant le "lit de Pharaon," le kiosque de Trajan servait à l'origine d'entrée principale depuis la rivière. Les
architraves sont supportées par quatorze colonnes; le plafond de bois n'ayant pas survécu. A l'intérieur, l'empereur Trajan est dépeint offrant des dons aux dieux égyptiens.